Prothèse de hanche


Anatomie

La hanche est une articulation composée de la tête du fémur et du cotyle ou acetabulum (cavité du bassin)
hanche
 

Indication


    L’indication la plus fréquente de la prothèse de hanche est l’arthrose de hanche ou coxarthrose.L’arthrose est l’usure des cartilages, surfaces lisses de glissement recouvrant l’extrémité des os, permettant un mouvement harmonieux. Les surfaces osseuses sont mises à nu, les mouvements articulaires sont douloureux, une raideur articulaire s’installe et le périmètre de marche diminue.

    L’arthrose est un phénomène de vieillissement de l’articulation, elle apparaît plus ou moins précocement suivant les individus en fonction du terrain génétique mais aussi de la sollicitation de l’articulation, l’excès de poids est souvent un facteur aggravant.
Elle peut subvenir secondairement à une malformation (dysplasie de hanche) ou être la séquelle de fracture ou à une nécrose de la tête du fémur.

    La douleur n’est pas toujours en corrélation avec les signes radiologiques et c’est essentiellement elle qui va guider l’indication de la chirurgie.

    La gêne fonctionnelle s’amplifie, l’enraidissement de la hanche devient handicapant dans les gestes de la vie quotidienne et à la longue un retentissement sur le rachis ou le genou peut aggraver l’impotence.

Quand le traitement médicamenteux ne peut plus soulager durablement le patient, la pose d’une prothèse totale de hanche est l'alternative le plus fréquente.

Cette intervention supprime les douleurs liées à l’arthrose, redonne une mobilité satisfaisante à la hanche et une qualité de vie confortable. La grande majorité des patients oublient leur hanche au bout de quelques mois et mènent à nouveau une vie strictement normale. Les résultats sont généralement excellents.


Les différents types de prothèses

    Il existe de nombreux types de prothèses de hanche.
    La chirurgie prothétique de hanche existe depuis de nombreuses décennies, grâce aux progrès de la technologie, les matériaux utilisés ont beaucoup évolué, les prothèses ont une durée de vie qui ne cesse de croître.

    Un chirurgien est toujours plus à l’aise quand il connaît et a confiance en son matériel, il a donc élu deux ou trois types de prothèses chacune vouée à une indication particulière.
Il y a deux grands types de matériaux utilisés en chirurgie prothétique de hanche au niveau du couple de frottement : Les polymères (polyethylène) et les céramiques (dont l’alumine).

La prothèse totale de hanche est composée de deux parties :
•    l’implant fémoral composé lui-même de deux parties : la tige et la tête
•    l’implant cotyloïdien
 
La plupart sont non-cimentées, les implants (recouverts d’une couche de matière minérale favorisant la formation de cellules osseuses qui adhèreront aux implants prothétiques) sont alors impactés dans la cavité osseuse. Rarement les prothèses sont cimentées, lors de la pose les implants sont «fixés » dans la cavité osseuse par une colle prévue à cet effet appelée ciment.
Le choix entre les différentes prothèses se fait en fonction de l’âge, de la mobilité, des antécédents du patient.
Les dispositifs pour réduire le risque de luxation dépendent du type de prothèse :
-    pour les Céramiques : l’effet « grosse tête »
ceramique
 
-    Pour les Polyethylène : la double mobilité
  polyethylene
polyethylene

Avant l’intervention

    Avant l’intervention, il est indispensable de vérifier l’absence de foyer infectieux dans votre organisme, le Docteur Cyril Mayer vous aura donc prescrit, avant votre entrée en clinique, un examen d’urine, une consultation dentaire et cardiaque.
Au même titre que le chirurgien, l’anesthésiste doit vous connaître avant l’intervention.
    Si vous envisagez de retourner à votre domicile en sortant de la clinique chirurgicale, vous devez en tant que possible aménager votre intérieur pour faciliter vos gestes quotidiens les premiers temps :
-    Placer la vaisselle et les poêles fréquemment utilisés à la hauteur de la table de travail pour éviter de vous pencher pendant les premières semaines qui suivent l’intervention.
-    Enlever les tapis non fixés pour ne pas glisser
-    Remplir votre réfrigérateur et éventuellement préparer des repas à l’avance et les conserver au congélateur.
-    Prendre contact avec votre infirmière qui se rendra à votre domicile pour les pansements et injections quotidiennes d’anticoagulants.
Vous pouvez également vous renseignez auprès de votre mutuelle complémentaire ou de la mairie de votre domicile pour savoir si vous pourrez bénéficier des services d’une aide ménagère qui vous aidera dans les taches quotidiennes.

Intervention

   

La pose de prothèse totale de hanche consiste à remplacer les cartilages usés par des implants prothétiques.
L’intervention se déroule au bloc opératoire en salle d’orthopédie dans des conditions rigoureusement aseptiques. Elle peut se faire sous anesthésie générale ou anesthésie locorégionale.
Comme pour la plupart des interventions en chirurgie orthopédique, une antibiothérapie péri opératoire est instituée selon les recommandations de la SFAR (société française d’anesthésie et réanimation).
Le chirurgien et l’équipe du bloc vous installent en position latérale sur la table d’opération.
Après la préparation cutanée d’usage au bloc opératoire, les champs stériles sont placés.
L’incision se fait sur la face postéro latérale de la hanche, le Docteur Cyril Mayer, votre chirurgien pratiquant le mini-abord, la cicatrice sera classiquement de l'ordre de 6 à 8 cm.
Après avoir retiré, selon des calculs précis, les parties abîmées, le chirurgien pose les implants prothétiques d’essai dont la taille a été prévue par les calques en préopératoire. 
Le testing de la hanche avec les implants d’essai étant satisfaisants, le chirurgien met en place les implants définitifs.
En fin d’intervention, le chirurgien place un drainage (drain de Redon) pour évacuer les saignements post-opératoires résiduels puis referme la plaie opératoire.
L’intervention dure « le temps qu’il faut pour que ce soit bien fait » … de l'ordre de 1 heure à 1 heure 30
La mise en place de la prothèse est contrôlée par une radiographie en salle.

 
Radio de contrôle
radiographie de controle
 
 

Salle de réveil

Vous êtes ensuite conduit en salle de réveil jusqu’à ce que l’anesthésiste vous juge apte à retourner dans votre chambre (≈2h) où l’équipe paramédicale prendra le relais de la surveillance postopératoire.
La prise en charge de la douleur est débutée au cours de l’opération et sera poursuivie durant la période de réveil.


Suites opératoires



Vous êtes reconduit dans votre chambre ou l’équipe médicale et paramédicale vous entourera pendant toute votre hospitalisation.
Dès votre retour du bloc opératoire, un traitement antalgique adapté à votre état médical et à votre éventuelle douleur est mis en place.
Vous garderez une perfusion pendant 24 heures environ.
Vous bénéficierez d’un traitement anticoagulant (pour prévenir des phlébites) qui sera poursuivi pendant plusieurs semaines après l’intervention.
Vous serez levé par le kinésithérapeute le 1er jour post-opératoire.
La marche avec appui complet est débutée dès le lendemain de l’intervention.
Le kinésithérapeute vous apprendra les gestes déconseillés après une prothèse totale de hanche.
Les pansements de la cicatrice opératoire sont effectués tous les deux jours, le drain posé au bloc est retiré le 2ème jour. Les agrafes sont retirées le 17ème jour.
Vous pourrez sortir de la clinique à partir du 5ème jour selon votre faculté de récupération.
La rééducation en centre ne se justifie pas après une prothèse de hanche, vous pourrez rentrer à domicile si quelqu’un peut vous seconder dans les tâches ménagères, par contre si vous habitez en étage sans ascenseur et que personne ne peut faire vos courses, un séjour en centre de rééducation semble souhaitable !


Conseils post-opératoires

Vous quitterez la clinique en marchant, éventuellement à l’aide d’une canne si vous le souhaitez.
Vous pouvez prendre une douche à partir du 13ème jour une fois les agrafes retirées.
Vous pouvez reprendre la conduite automobile 45 jours après l’intervention.
Vous pouvez reprendre les activités sportives exemptes de chocs et de mouvements brusques 45 jours après l’intervention.
Vous pourrez reprendre une activité sexuelle à partir de 45 jours en faisant preuve d’imagination dans les positions pour ne pas trop solliciter votre hanche.
Pendant 3 mois, pour éviter la luxation de la prothèse, vous devrez :
•    Eviter les mouvements de la hanche en flexion et en rotation interne (mouvement de la jeune fille surprise au bain)
•    Ne pas se croiser les jambes
•    Ne pas se pencher jusqu’à terre pour ramasser un objet ou nouer ses lacets.
•    Eviter de s’asseoir sur un siège trop bas
•    Eviter les baignoires

Pendant toute votre vie vous devrez être vigilant concernant les infections, vous devez prévenir votre dentiste et votre médecin que vous portez une prothèse, consulter en cas de fièvre ou de signe infectieux, éviter les injections intramusculaires dans la fesse du coté de votre prothèse.
Négliger une infection, quelque soit sa localisation de départ, peut aboutir à une contamination de l’articulation prothétique.

Les risques opératoires


Le risque zéro n’existe pas…
• La phlébite (caillot dans les veines de la jambe) et ses séquelles : malgré la mise en place systématique d’un traitement anticoagulant, une phlébite peut se constituer. Traitée à temps, la phlébite n’altère en rien les résultats fonctionnels de l’intervention. Elle ne se complique d’une embolie pulmonaire  qu’exceptionnellement.
• L’hématome : Le traitement anticoagulant, bien qu’impératif, peut parfois favoriser la formation d’un hématome dans la zone opératoire malgré la mise en place de glace. Il se résorbe souvent spontanément et nécessite rarement un geste opératoire complémentaire d’évacuation.
• La luxation de la prothèse de hanche : pendant l’intervention la stabilité de la hanche est testée, cependant certains mouvements forcés ou une chute peuvent occasionner une luxation c'est-à-dire un « déboîtement » de la hanche.
• L’infection : elle peut survenir précocement mais aussi à distance de l’intervention, les blocs opératoires orthopédiques sont ceux qui ont les mesures d’hygiène les plus draconiennes, pour éviter cela.
• La paralysie d’un nerf : pendant l’intervention, un nerf peut être comprimé, la récupération est le plus souvent obtenue mais peut s’avérer longue.
• Des douleurs résiduelles : malgré le succès de l’intervention, le patient manifeste exceptionnellement des douleurs sans qu’on n’en retrouve d’explication.
• Fracture peropératoire : de survenue exceptionnelle, la pose de la prothèse totale de hanche peut se compliquer d’une fracture du fémur ou du cotyle, en particulier chez les patients présentant une ostéoporose sévère.
• Descellement précoce : rare, la prothèse peut ne pas avoir un bon encrage osseux, il est alors nécessaire de procéder à une révision chirurgicale.

L’inégalité de longueur, quand elle est inférieure à 1 cm, n’est pas une complication. Lors du testing de la stabilité de la hanche en peropératoire, le chirurgien peut décider de rallonger le membre de quelques millimètres afin d’obtenir une remise en tension optimale. Il en découle une petite inégalité de longueur, le plus souvent asymptomatique. Si une gêne est ressentie par le patient, la mise en place d’une petite talonnette dans la chaussure supprime le désagrément. Il faut aussi noter qu’il existe parfois aussi naturellement, chez une part non négligeable de gens asymptomatique une différence de longueur. Mais tout sera fait pour restaurer la longueur initiale.

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